vendredi 21 novembre 2008

File file le temps

Je m'aperçois que ça fait déjà pas mal de temps que je n'ai plus écrit. Mes amis, le temps passe à pleine vitesse et Maman ne suit plus le rythme!

ça fait un peu plus d'un mois maintenant que je pique des fous rires quand on fait le clown autour de moi. Parmi les best of, il y a le cheval qui galope l'escargot qui fait des bulles et la vieille auto au ralenti. Mais, pour mon plus grand plaisir, chacun y va de son invention dans cette surenchère de gazouillis et de bruitages.

Depuis un mois aussi, j'arrive à attraper les objets qui volent dans l'horizon des mes dix doigts, et quand j'en chope un, illico, je le mets à la bouche pour faire sa connaissance. Au début, je pouvais seulement taper sur mes jouets; ça me mettait en transe d'entendre leurs grelots, dring, whizz et autres brrrr. Mais, maintenant, c'est encore mieux car je les mords, je les écartèle, je les fais tourner, enfin je sens que j'ai une véritable prise sur le monde. D'ailleurs quand je n'arrive pas à faire ce que je veux d'un objet ni à l'attraper, je me mets en colère et je lui crie dessus très fort. Un cri strident qui fait sursauter Maman.

Ma panoplie de gazouillis s'est considérablement élargie: je ne fais plus seulement des geuh et des gah timides, je fait des hiiiiiiiii et des trilles en jouant avec ma salive. Je prends un grand plaisir à produire tous ces sons qui attirent l'attention de mes proches. C'est une de mes nouvelles façons de communiquer, dans mon langage à moi. Le matin, je fais des concerts pour Papa et Maman dans le lit, souvent quand je me réveille. Sinon, dans la journée, je fais des discours. ça donne, "ah heu ah heu ahheeuuu, heu ehhh heu, aheu" avec l'accent tonique toujours placé comme il faut, un vrai phrasé shakespearien!

A part ça, quoi de neuf? Ben, mes malheurs de petitou ont commencé. Déjà, on m'a fait des vaccins (un dans chaque fesse). J'ai été un petit garçon très vaillant: je n'ai même pas pleuré pour la première piqûre; par contre pour la deuxième, j'ai dit stop...il ne faudrait pas qu'il y prenne goût ce pédiatre. Mes dents commencent à me travailler pas mal; je bavouille et j'adore mordre tout ce qui me passe par la bouche, mes doudous, les doigts de Maman (Sally, ma tata qui aime Shah Rukh Khan , elle sait de quoi je parle) et mon anneau de dentition. C'est Mamie de Ceyreste qui me l'a offert, et je l'adore! Il se tourne dans tous les sens et il me masse les gencives. En plus il fait du bruit comme un hochet, que du bonheur!

Vous savez, je suis un grand maintenant, je mange déjà des choses comme les grands: de la compote (j'adore la poire!), des petits suisses, des yaourts. J'adore les petits suisses: ça me cale bien pour mon 4 heure. Maman me fait de la compote presque tous les jours car elle ne veut pas que je mange trop de E920 ou autres amidon, gluten ou stabilisant. Je mange de plus en plus, environ 210 ml de lait à chaque repas, et je fais 5 à 6 repas par jour. Résultat, je fais du gras, mes joues se remplissent et j'atteins un très respectable 6,5kg - ce qui est pas mal pour 4 mois et demi.

A part ça, tout va bien, ça roule! Ma mère s'occupe toujours de moi la journée; j'en profite tant qu'elle ne retravaille pas. Pourtant, j'aimerai bien voir un peu d'autres bébés de mon âge. Je suis fasciné par les autres enfants. Maman fait des pieds et des mains pour que j'ai une place en crèche, mais pour l'instant, rien en vue.

Tant pis, je retourne à mes câlins.

A bientôt,
Polo le haricot (c'est ma tita Katia qui me surnomme comme ça)

samedi 13 septembre 2008

Premiers gazouillis

Je commence à gazouiller pas mal. Je pousse des heu (légèrement aspirés) quand Maman me regarde, qu'elle me parle ou qu'elle chante pour moi. ça peut aussi être des gah, des hou ou des khe (prononcez un k aspiré comme le khi grec), tout cela accompagné de grands soubresauts et moulinets de bras ou d'à-coups rythmés avec mes jambes. Papa, il dit que je rape super bien et que les keubla de New York, y feraient bien de s'inspirer de moi quand ils dansent. Mon pédiatre, il dit que je suis très tonique. C'est vrai que j'adore me soulever sur mes bras quand je suis sur le ventre ou pousser avec mes pieds pour escalader Papa quand je suis sur son ventre. Je veux déjà me tenir debout...mais je peux pas - on ne me laisse pas faire car je suis trop petit. Quand on me soutient les bras, je pousse sur mes jambes et je mets un pied devant l'autre comme pour marcher. Bref, je suis un super sportif. Y'a plusieurs raisons possibles à cela: soit j'ai la pêche, ce qui est bien normal à mon âge, soit c'est Maman qui m'a contaminé avec son escalade à Berkeley quand j'étais dans son ventre et ses randos dans les parcs. Pour ça, j'ai vu du pays: Yosemite, Zion, Bryce Canyon, Grand Canyon, Death Valley, et Hawaii!
Je serai peut-être aussi un bébé nageur finalement...

vendredi 12 septembre 2008

Mes premiers vrais sourires

A ne pas confondre avec le sourire aux anges, sorte de rictus de satisfaction que je fais après la tétée lorsque je suis repu, le sourire que je fais maintenant est un vrai sourire où je communique avec celui que j'ai en face de moi. D'ailleurs, quand je souris aux anges, tout se passe comme si on me tirait les deux joues de part et d'autres pour m'étirer les lèvres, tandis que dans, ce vrai sourire, j'ai la bouche qui s'ouvre totalement, mes yeux qui ribouillent et qui se plissent, et souvent, je pousse des petits gazouillis en même temps.

Preuve à l'appui!!!



Mon premier vrai sourire, je l'ai fait à Maman (autour du 10 Août), car elle est gaga de moi. Elle gâtise bien, Maman. Du coup, je suis sur la même longueur d'onde qu'elle. Il n'y a pas que les sons de bébé qui me font sourire, il y a aussi les chansons et les jeux. Surtout quand elle joue à se cacher et réapparaît d'un coup en faisant "coucou". Mais je fais aussi des sourires à Papa, à Mamie de Ceyreste, à Mamina et à quiconque sait bien gâtiser avec des areuh, des beuh, des gah et des youyou!

A plus sur Vénus!

P.

jeudi 11 septembre 2008

Mes 2 Premiers Mois - Mes ateliers préférés

Mes ateliers préférés

La poussette, le mobile, le tapis d’éveil ou le transat, tout ça, c’est bien, mais ça ne vaut pas les bras ou l’attention de mes proches. Parmi mes ateliers favoris, le bain en est un privilégié. Dès qu’on me déshabille ou que j’entends l’eau couler, je m’agite et je suis content. Souvent, à ce moment-là, Maman me chante des chansons. Je lui réponds par des sourires.

D’abord, on me lave sur ma table, puis on me plonge dans ma baignoire pour me rincer. Là, je me détends, je m’étire les jambes, je suis heureux. J’adore qu’on m’arrose le ventre, ça me fait rire aux éclats. Malheureusement, ça ne dure pas longtemps, quelques minutes à peine, car ma peau est fragile.

Le soir ou après le bain, parfois, Maman me fait des massages. Ça aussi, j’adore ! Surtout les massages des pieds. Maman a des mains chaudes qui me relaxent. Je la dévisage et je m’étire pour lui montrer comme je suis un cador. Je cherche à lire ce que me dit son visage.

De manière générale, les visages me passionnent plus que n’importe quel objet sophistiqué et coloré qui bouge en faisant d la musique. Je préfère les objets qui ont une âme aux objets qui en sont dénués. Moi aussi j’ai une âme, car je suis un petit d’homme. Avec mes objets inanimés, j’apprends les formes et les couleurs, mais avec les visages, j’apprends bien plus ; j’y lis dans la riche palette des émotions humaines. Je sens bien mieux que les adultes les états d’âme par lesquels passent mes interlocuteurs : joie, tristesse, stress, angoisse, inquiétude, bien-être, détresse, colère, affection, haine, etc. Non seulement, je les sens, mais j’y suis très sensible. Cela veut dire qu’elles se communiquent à moi aussi certainement que je les sens. Si mes parents s’angoissent ou s’inquiètent, je suis moi-même inquiet, agité et je n’arrive pas à trouver le sommeil. Si on fait preuve d’impatience à mon égard, j’ai d’autant plus besoin d’attention et d’affection. Idem si l’on n’est pas vraiment disponible pour moi ou préoccupé par autre chose. Plus vous cherchez à vous débarrasser de moi, plus je recherche votre présence. Plus vous êtes mal à l’aise avec moi, plus je vous rendrai la vie difficile.

Vous me direz que je ne suis pas peu intelligent si j’arrive à lire tout cela sur un visage. Attention, que ceux à qui la philosophie donne des boutons, sautent ce paragraphe. Mais, il n’y a pas que votre visage ou votre regard qui me permettent d’y lire votre disposition d’âme. Il y a aussi le ton de votre voix – d’ailleurs, si vous ne parlez pas vrai, je sais aussitôt qu’il y a anguille sous roche – la façon dont vous me tenez, la nature de vos caresses, votre démarche, le rythme de votre pas, etc. Votre comportement contient tous les signes par lesquels je déchiffre vos états d’âme. Ces signes me permettent de vous comprendre plus sûrement que n’importe quelle parole ou mot que vous prononceriez pour les décrire. Et dire qu’on a longtemps cru que les bébés ne pensaient pas ! On disait : « les bébés n’ont pas d’idées puisqu’ils ne parlent pas ». Cela vient sans doute du fait qu’on a souvent confondu la pensée et le logos, la pensée et la rationalité. Or, le verbe, le dit, le mot, la réflexion, la pensée argumentée, bref, tout ce qu’on entend sous le terme de rationalité n’épuise pas tout le champs de la pensée. Les perceptions et les émotions ne sont-elles pas déjà des idées ? Et, avoir des idées, n’est-ce pas cela penser ? Vous m’objecterez que penser, c’est d’abord être un « je ». Dans le « je pense, donc je suis », il y a un je, un individu, une conscience. Il n’y aurait alors qu’avec la naissance de la conscience que naîtrait la pensée véritable. Pour moi, je dirai qu’il n’y a qu’avec la conscience que naît la pensée rationnelle. Mais avant cela, il y a mes cris, mes pleurs, mes gazouillis, mes sourires, mes soubresauts de jambe qui vous parlent. Autant de signes extérieurs qui font sens et me placent d’emblée dans la catégorie des êtres qui pensent et qui développent, dès la vie utérine, intelligence et langage.

Je suis certain qu’avec le développement de votre rationalité, vous les avez oubliés, vous adultes, ces signes extérieurs qui disent les sentiments et les émotions. Vous ne savez plus bien lire comme moi sur les visages. Vous faites bien trop confiance à votre logos et vous rabaissez ces sentiments et émotions à la part animale de l’homme, la traitant comme une part indigne de votre humanité. Combien donneriez-vous pour savoir déchiffrer à nouveau aussi bien que moi les dispositions d’âme ? Pour revenir en arrière, avant ce stade rationnel qui a obscurci votre conscience ? Quittez parfois le champs de votre gai savoir imbu de logos et oser retrouver et écouter ce langage originel qui vous a fait homme. Au moins de temps en temps.

Je vous laisse à ces réflexions…tout en vous promettant de ne pas être aussi grave dans chacun de mes messages. La prochaine fois, vous aurez droit à une chronique plus légère de mes péripéties quotidiennes.
A ciao, bonsoir !

Paul.

Mes 2 Premiers Mois - Explorer le monde

Explorer le monde

Il y a beaucoup d’activités que j’aime faire quand je suis éveillé. D’abord, j’ouvre grand mes yeux et je tourne ma tête pour regarder partout autour de moi. À ce moment-là, j’adore me balader dans les bras de Maman et Papa ou aller au parc dans ma poussette.

Pendant les vacances, mes parents m’ont emmené à Paris-Plage. Je suis resté éveillé quasiment tout l’après-midi dans ma poussette à regarder autour de moi toute l’agitation. Pareil quand je suis allé à l’anniversaire de Mamina (la Maman de mon Papa). C’était un nouveau décor pour moi, il fallait que je me familiarise avec lui. De manière générale, je suis très curieux et il faut que j’apprivoise tout élément nouveau qui surgit autour de moi. C’est peut-être dû à mon instinct de survie, comme si je voulais voir s’il n’y avait pas de danger qui se présente. C’est aussi sans doute parce que les choses (et les visages) nouveaux m’intriguent.

Quand on est descendu dans le Sud chez Papi et Mamie de Ceyreste, mes parents m’ont emmené à Aix-en-Provence. Comme ils étaient contents, moi aussi ! Je leur ai fait plein de sourires ce jour-là, ravi de me balader toute la journée et de boire mon premier coup sur le Cours Mirabeau en regardant passer les cagoles.

Comme vous l’avez compris, je passe beaucoup de temps à observer ce qui se passe autour de moi. Je suis particulièrement attiré par la lumière et peut même tourner la tête pour la suivre. Je suis fasciné aussi par les objets en mouvement. Ce qui est uni et uniforme n’a que peu d’intérêt pour moi. Moi, j’aime la vie en technicolor. C’est pour ça que j’adore mon mobile. C’est un truc balèze, accroché au-dessus de mon lit, avec des figurines en feutrine qui tournent, et qui joue de la musique, tout cela en diffusant de la lumière douce. Je peux rester au moins 20 minutes à regarder défiler ces étranges compagnons.

v'voyez ce que je veux dire?

Passé ce délai, je suis un peu las et je demande à passer à une autre activité. Souvent, en fin de matinée, avec Maman, on joue sur mon tapis d’éveil qui est super coloré.





On m’installe sur mon coussin gonflable, soit sur le dos pour que je regarde les singes et autres lapins, abeilles et miroirs qui se balancent aux arches, soit sur le ventre, et là, je me soulève sur mes avant-bras, intrigué par le miroir, regardant plus que jamais chaque objet, en montrant combien je suis athlétique. Je soulève et tiens à présent bien ma tête quand je suis en appui sur mes bras.

Mon autre atelier préféré le matin, c’est le transat qui vibre sous mes fesses et qui me berce en me faisant digéré.



J’y reste sagement environ un quart d’heure, pendant que Maman traite son courrier ou ses emails.

Mes 2 Premiers Mois - La tétée

La tétée : c’est ce qui me procure le plus grand plaisir, et de loin ! Outre le fait que je me rassasie en tétant, rien n’égale le plaisir que je retire de la succion. Ma mère m’allaite au sein, si bien que je prends tout le lait que je veux et que je peux téter autant que je le veux, à mon rythme. Les 5 à 10 premières minutes, comme je suis affamé, souvent, je suis très goulu, ce qui fait que je bois à peu près 90% de ce dont j’ai besoin. Après, c’est juste pour le plaisir et pour que la sensation de satiété parvienne à mon cerveau. Attention, je ne suis pas un bébé qui tétouille ou qui passe sa vie au sein. Je tète régulièrement, parfois, je m’arrête, je m’endors quelques dizaines de secondes, puis je reprends jusqu’à ce que je sois pleinement repu et apaisé. Alors seulement, je lâche le téton de Maman et je passe à autre chose. Ou bien je dors, ou bien je fais mon caca – affaire qui me demande une énergie certaine – ou bien je vais me promener. Lors des tétées diurnes, après ma complète réplétion, vient le moment ou je veux explorer le monde.

vendredi 5 septembre 2008

Mes 2 Premiers Mois - Mon repos, ma quiétude

Mon repos, ma quiétude

Je suis comme tous les bébés, j'adore dormir et j'en ai besoin. C'est comme ça que je grandis, que je me fais un corps d'athlète et un cerveau d'Einstein. Pourtant, je ne suis pas un gros dormeur. Si j'ai toujours à peu près bien dormi la nuit – mes nuits pouvant être entrecoupées de tétées plus ou moins longues (de 10 min à 1h) – la journée, j'aime bien mieux être éveillé. Il y a tant de choses à voir et à découvrir que je ne connais pas! Pendant les 5-6 premières semaines de ma vie, la nuit, je dormais dans mon couffin, dans la chambre de Papa et Maman. Maintenant, depuis qu'on est revenu de vacances, je dors tout seul dans ma chambre dans mon grand lit. Ça ne me fait pas peur et je dors mieux la nuit (Papa et Maman aussi!). Depuis 2 semaines, je fais mes nuits. Ça fait extrêmement plaisir à Papa et Maman qui me retrouvent le matin avec d’autant plus de plaisir pour la première tétée et un câlin.

La journée, par contre, je déteste dormir tout seul. Parfois, je peux faire une sieste dans ma poussette quand on va au parc, mais ce que je préfère – et de loin – c’est dormir sur le ventre de Papa ou Maman. Il peut y avoir de la techno à fond dans la rue ou un électricien qui perce des trous dans le mur, rien ne me réveille, je suis paisible. Un autre endroit où je dors bien : le porte-bébé. Je suis contre la poitrine de Maman ou le torse de Papa, j’entends leur cœur battre, ça m’apaise et ça me rassure. En plus, on se déplace et du coup, je suis bercé. Le pied !

Alors, qu’est-ce qui peut bien me réveiller ? Le premier de tous mes maux, c’est la faim. Quand, j’ai faim, ça me fait mal. Au début, je chouine et on peut lire sur mon visage que je suis très malheureux. Mais, si on ne m’amène pas très vite à manger, j’hurle et rien ne peut me calmer. Il faut dire que, les cris, c’est mon seul moyen de m’exprimer et que si je ne pleurais pas, on oublierait l’heure de mon repas et je n’aurais pas mon compte de tétée. Alors, quand je m’impatiente, je crie en continu et je deviens tout rouge, jusqu’à ce que je voie maman préparer son sein et que je l’attrape goulûment. Ah, enfin !