mardi 5 août 2008

Premier mois - Ma venue au monde

Aujourd'hui, 5 août 2008, j'ai un mois pile!

Il s'est passé énormément de choses pour moi ces dernières semaines. D'abord: ma venue au monde. Je suis passé d'une vie aquatique à une vie aérienne et ce n'est pas peu! Avant, tout se faisait pour moi...respirer, manger, digérer, déféquer; je passais ma vie dans une totale insouciance bercé au creux du ventre de ma mère qui me chantait des chansons sur des airs de guitare de mon père. On se baladait la journée et la nuit, je faisais ma gym, galipettes dans les premiers temps puis boxe et pédalo dans les derniers.

Ma naissance, passage éprouvant d'une vie à l'autre, rompit cet équilibre harmonieux; il me fallut passer un col étroit d'où je sortis déformé et épuisé par l'effort. Puis on me posa contre la poitrine de ma mère - ah doux instants où je retrouvais la quiétude qui avait jadis été la mienne. Enfin, je partis, accompagné de mon père, faire un brin de toilette avant d'être mis tout nu dans une boite en plastique transparent chauffée à 37°c. On m'y laissa 2 bonnes heures en compagnie de mon père qui ne pouvait pas me prendre dans ses bras, ma température corporelle ne pouvant pas se régler d'elle-même. Ce fut tant de stress pour moi que je passais ces douloureux moments à hurler sous l'œil désemparé de mon père. Quand on m'amena à ma mère encore en salle d'accouchement, celle-ci fut très impressionnée de me revoir. Elle me caressa doucement le torse, les bras, puis les jambes de ses mains timides, avant que nous nous endormions tous les deux, d'épuisement. Un quart d'heure plus tard, une puéricultrice vint nous réveiller pour la première mise au sein. On m'allongea le long de ma mère, à la hauteur de son sein. Je pris le mamelon instinctivement en une fraction de seconde...j'avais reconnu cette odeur qui m'était si familière. Je m'endormis alors paisiblement, après avoir ingéré quelques gouttes seulement de colostrum (une sorte de lait ultra concentré en sels minéraux et anticorps). On nous transporta alors dans notre chambre que nous allions devoir partager avec une autre petite fille née le même jour que moi.

Papa resta avec nous jusqu'au soir, puis il dut rentrer et je me retrouvais pour la première nuit face à une maman totalement désemparée. Je dormais et me réveillais régulièrement pour recevoir ces quelques gouttes de nectar bienfaisant qui nous est si nécessaire, à nous les nouveaux-nés. Pendant ce temps, Maman veillait sur moi, inquiète de voir si je continuais bien de respirer et angoissée à l'idée de ne pas savoir quoi faire face à mes pleurs. Elle se trouvait démunie face à un petit d'homme si minuscule. Il faut dire à son crédit qu'en sortant de son ventre, j'étais toujours un fœtus - un fœtus dehors certes, mais pas encore un bébé.

Une longue vie d'apprentissage s'ouvrait à moi: d'abord l'essentiel, respirer, se nourrir (eh oui, téter, il a fallu que je l'apprenne, même si j'avais de vagues notions), puis découvrir tout un monde jusque là inconnu qui n'allait pas cesser de m'étonner et de m'émerveiller. J'allais commencer mon exploration. J'avais déjà quelques repères dans ce milieu tout nouveau pour moi. Des voix entendues de manière assourdie, celle de ma mère bien sûr, mais aussi celle de mon père; l'odeur de ma mère; le balancement de sa démarche en marchant. Très peu d'éléments finalement, mais qui constituaient mes seuls atouts pour me rassurer dans ces premiers moments aériens.

Je passais les 3 premiers jours à la maternité. Ce fut extrêmement stressant. Mon sommeil était haché, ponctué par des examens médicaux ou par l'intervention de telle ou telle sage-femme ou puéricultrice et de tous ces gens en blanc qui venaient au moins 5 fois par jour pour voir Maman ou pour me voir. Heureusement, je trouvais une certaine sérénité quotidienne dans les bras de mon père qui ne se lassait pas de me regarder dormir, au calme dans le salon d'allaitement ou à l'écart, dans le couloir de l'hôpital.

Je disais que ces quelques premiers jours de ma vie furent très stressants pour moi. Vous croyez que la vie d'un nourrisson se passe dans une quiétude bienheureuse et que le stress est un état réservé aux adultes qui travaillent, ont des responsabilités ou prennent le métro chaque matin? Que nenni. D'abord, il me fallut m'habituer à cette vie aérienne où l'on est sans cesse dérangé, puis, connaître la faim avant que finalement, Maman ne se mette à produire du vrai lait. Dans quel état seriez-vous si on vous balançait du jour au lendemain sur une planète inconnue peuplée de petits bonshommes verts avec la faim au ventre? Je parie que vous ne seriez ni de très bonne humeur, ni très rassurés.

C'est finalement quand je suis arrivé à la maison, dans ma maison que l'on m'a présentée que je me suis trouvé mieux. Venir au monde ne fut pas une sinécure mais je sentis que l'avenir était fort prometteur... J'allais le découvrir très rapidement.

To be continued.

Paul

1 commentaire:

Francois a dit…

Très jolies ces pastilles aux tendres couleurs. maman t'a gâté. Maintenant demande des fraises Tagada.
Bizous sucrés de Sally